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Le Combat de Lagarde
29 octobre 2009

Des allégations mensongères

   L’acharnement avec lequel le commandant de la place accuse l’abbé Demange, curé de Lagarde, d’avoir favorisé l’installation d’une mitrailleuse dans la tour de l’église et d’avoir dirigé la lutte depuis celle-ci, le 11 août 1914, fait partie des nombreux griefs pesant sur sa personne. Il lui est même reproché de s’être rendu trop souvent en France avant la guerre.

   Une certaine presse allemande divulgue des accusations provenant de différentes sources, mais sans fondement, racontant que les troupes allemandes à Lagarde avaient été « trahies » par le curé.

   Au cours de sa détention à Lagarde, l’abbé subit des tortures morales qui l’ébranle; il sera exilé quelques temps à Gélucourt, puis remis en liberté.

   L’extrait d’une lettre du chasseur bavarois Emil Kotterer, adressée à ses parents le 12 octobre 1914, révèle un détail qui met un terme à toutes les accusations :

    « Je vais maintenant vous donner des explications sur l’affaire du curé de Lagarde sur laquelle les journaux écrivent tant de choses fausses. J’étais moi-même présent et acteur. Les faits se sont passés ainsi : pendant la bataille, nous avons bien entendu que l’ennemi utilisait des mitrailleuses pour sa défense, mais nous n’avons pas pu localiser leur position, autrement notre artillerie aurait dirigé son feu sur elles. Ce n’est que lorsque nous avons occupé le village et délogé les culottes rouges des maisons, des caves et des granges, que nous avons été pris sous le feu violent d’une mitrailleuse, venue du clocher de l’église. Deux groupes commandés par un officier montèrent au clocher où ils se rendirent maîtres de deux mitrailleuses et de leurs servants, parmi eux, un officier (lieutenant Gallis). Immédiatement, un sous-lieutenant de notre compagnie se rendit au presbytère et arrêta le curé. Deux soldats baïonnette au canon l’encadrèrent – j’étais l’un d’eux. Après un interrogatoire complet, son innocence fut reconnue et il fut relâché. Nous les deux soldats, on nous offrit généreusement des tartines de beurre et du vin dans la maison du curé. »

   Durant les combats, cinq obus sont tombés sur le presbytère qui a subit d’importants dégâts, dont un trou béant au dessus de la porte. La cure n’étant plus habitable, les sœurs de Saint-Jean-de-Bassel, enseignantes à l’école, donnent refuge à l’abbé Demange ainsi qu’à sa sœur, jusqu’en 1918.

Lagarde_1L

Le village de Lagarde et l'église après le combat.

Le presbytère et le trou béant causé par un obus.

  Lagarde_2L

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